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Manger à la française : l’histoire des trois repas par jour (French Eating Habits) (Level B1-B2)

Manger à la française : l’histoire des trois repas par jour (French Eating Habits) (Level B1-B2)

Voici quelques expressions et mots de l'article à connaître qui vous permettront d'enrichir votre vocabulaire : 

Pendant des siècles : For centuries

D’ailleurs : in fact

À l’époque : At the time

tandis que : while

des classes aisées : upper classes

afficher son rang social : show social status

se régalaient également : also enjoyed

fait maison : homemade

quotidienne : daily

en période de disette : during famines

deux tiers : two-thirds

reste au cœur de la culture : remains at the heart of French culture

Peu importe : it doesn’t really matter

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Saviez-vous que les Français n’ont pas toujours mangé trois fois par jour ? Pendant des siècles, le rythme des repas a beaucoup changé. Au Moyen Âge, la journée se structurait autour de deux repas seulement : un dîner en fin de matinée et un souper en fin d’après-midi. D’ailleurs, c’est sans doute de là que viennent les appellations canadiennes encore en usage aujourd’hui : dîner pour le déjeuner et souper pour le dîner. À l’époque, la fréquence des repas variait selon les saisons, les classes sociales et le travail : les paysans et les enfants pouvaient manger jusqu’à quatre fois par jour, tandis que les nobles se contentaient souvent de deux festins bien copieux.

Le dîner, repas principal des classes aisées, était un véritable spectacle de saveurs et de richesse. Le pain blanc, rare et prestigieux, trônait au centre de la table. On y trouvait aussi des viandes rôties, du poisson, des fromages et des sauces épicées au clou de girofle, à la cannelle ou au safran — un moyen à la fois de masquer le goût des viandes parfois mal conservées et d’afficher son rang social. Les nobles se régalaient également de plats raffinés comme les pâtés d’oiseaux, les fruits confits ou les desserts au miel. Certaines recettes populaires aujourd’hui, comme le pain perdu ou les gaufres, remontent à cette époque !

Le souper, plus modeste, nourrissait le peuple. Pain de seigle, soupe aux légumes, fromage, lard ou bouillie constituaient l’essentiel du repas. Les légumes — choux, oignons, lentilles — remplissaient l’assiette, tandis que le pain, souvent fait maison, représentait la base de l’alimentation quotidienne. Le vin, coupé d’eau, servait à étancher la soif ; la cervoise, ancêtre de la bière, était très présente dans le nord. La vie des paysans restait précaire : en période de disette, on ajoutait parfois paille ou écorce à la farine pour “faire durer” la pâte.

Il faut attendre le XIXe siècle pour voir apparaître notre rythme actuel : petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Ce modèle s’impose avec la vie moderne, l’école, l’armée et l’hôpital. Il ne repose pas sur une nécessité biologique, mais plutôt sur un code social : trois repas structurent la journée et rassemblent les gens. Aujourd’hui encore, près de deux tiers des Français mangent trois fois par jour, et ces moments restent synonymes de convivialité, surtout en famille ou entre collègues.

Bien sûr, les habitudes évoluent : le brunch, importé des pays anglo-saxons, séduit de plus en plus les Français le week-end, signe qu’entre tradition et modernité, la table reste au cœur de la culture nationale. Trois repas, ou deux et demi ? Peu importe : l’essentiel, c’est de partager.

TRADUCTION :

French Eating Habits Explained: Breakfast, Lunch, and Dinner in France

Did you know that the French haven’t always eaten three times a day? For centuries, mealtime rhythms have changed a lot. In the Middle Ages, the day was organized around just two meals: dinner in the late morning and supper in the late afternoon. In fact, that’s probably where the Canadian terms dîner (for lunch) and souper (for dinner) come from. At the time, how often people ate depended on the season, social class, and type of work: peasants and children could eat up to four times a day, while nobles often limited themselves to two hearty feasts.

Dinner, the main meal for the upper classes, was a real display of flavor and wealth. White bread — rare and prestigious — stood proudly at the center of the table. There were also roasted meats, fish, cheeses, and spiced sauces made with cloves, cinnamon, or saffron — used both to mask the taste of poorly preserved meat and to show social status. Nobles also enjoyed refined dishes such as pies filled with birds, candied fruits, or honey desserts. Some recipes still popular today, like French toast (pain perdu) or waffles, actually date back to that period!

Supper, more modest, fed the working people. Rye bread, vegetable soup, cheese, bacon, or porridge made up the bulk of the meal. Vegetables — cabbage, onions, lentils — filled the plate, while bread, often homemade, was the foundation of the daily diet. Wine mixed with water was the usual drink, and cervoise (an early form of beer) was common in the north. Peasant life was fragile: during famines, flour was sometimes stretched with straw or bark to make it last longer.

It wasn’t until the 19th century that our modern rhythm appeared: breakfast, lunch, and dinner. This model spread through modern institutions — school, the army, hospitals — and became a social standard rather than a biological one: three meals structuring the day and bringing people together. Even today, nearly two-thirds of French people eat three times a day, and mealtimes remain moments of togetherness, especially with family or colleagues.

Of course, habits continue to evolve. The brunch, imported from Anglo-Saxon countries, is winning over more and more French people on weekends — proof that between tradition and modernity, the table remains at the heart of French culture. Three meals, or two and a half? It doesn’t really matter — what counts is sharing.