Claudia Cardinale : l’adieu à une légende entre deux mondes

C’est une légende du cinéma européen qui s’est éteinte. Claudia Cardinale est morte le 23 septembre 2025, à l’âge de 87 ans, en France, dans sa maison de Nemours, en Seine-et-Marne. Née à Tunis, actrice italienne devenue icône internationale, elle incarne à elle seule un véritable pont entre les cultures : européenne, américaine et méditerranéenne.
Une carrière flamboyante
Avec plus de 150 films à son actif, Claudia Cardinale a tourné avec les plus grands réalisateurs de son époque : Visconti, Fellini, Leone, De Broca. Dans les années 1960, elle devient l’une des figures féminines les plus marquantes du cinéma mondial.
- Rocco et ses frères (1960, Luchino Visconti) révèle son talent et sa présence lumineuse, aux côtés d’Alain Delon.
- Cartouche (1962, Philippe de Broca) lui donne son premier grand rôle flamboyant auprès de Jean-Paul Belmondo.
- Le Guépard (1963, Visconti), Palme d’or à Cannes, scelle son statut d’icône avec un rôle d’une intensité inoubliable.
- Il était une fois dans l’Ouest (1968, Sergio Leone) l’impose à Hollywood : elle y joue Jill, veuve courageuse et seule figure féminine au cœur du western.
- Les Pétroleuses (1971) la réunit à l’écran avec Brigitte Bardot dans un duel devenu culte.
Ces films résument l’ampleur de sa carrière, capable de passer de la fresque historique au western, du cinéma d’auteur à la superproduction.
Une actrice engagée
Mais Claudia Cardinale ne s’est pas contentée d’une carrière d’actrice. Installée en 2019 dans sa maison de Nemours, le « Picardeau », elle y avait fondé avec sa fille Claudia Squitieri une institution dédiée à l’art contemporain et aux jeunes talents. Sa fondation soutenait les projets engagés pour l’environnement ou la défense des droits des femmes. Jusqu’au bout, elle a accompagné artistes et créateurs, fidèle à cette énergie généreuse qui l’a toujours animée.
Une femme entre plusieurs cultures
Née en 1938 à La Goulette, en Tunisie, Claudia Cardinale n’a jamais renié ses racines. En 2022, elle retourne d’ailleurs dans sa ville natale pour inaugurer une rue à son nom, un hommage de l’autre rive de la Méditerranée. Elle aimait rappeler que sa carrière, partie de Tunis, s’était construite en Italie, consacrée en France, puis reconnue dans le monde entier.
Une étoile qui brille encore
Son dernier projet à l’écran fut un court-métrage poétique, Un Cardinale Donna (2023). Elle y confiait, avec une modestie touchante : « Je n’ai jamais pensé que j’étais belle. Moi, au début, je ne pensais pas que j’allais faire du cinéma. »
Claudia Cardinale restera pourtant l’une des plus grandes actrices de son temps, symbole d’un cinéma qui savait allier profondeur et spectacle. Entre Europe et Amérique, entre Méditerranée et Hollywood, elle laisse l’image d’une femme libre, talentueuse et généreuse.
Sa dernière volonté ? Que son souvenir soit honoré non pas par des fleurs mais par un acte de solidarité.
TRADUCTION :
Claudia Cardinale: Farewell to a Legend Between Two Worlds
A legend of European cinema has passed away. Claudia Cardinale died on September 23, 2025, at the age of 87, in France, at her home in Nemours, Seine-et-Marne. Born in Tunis, the Italian actress who became an international icon embodied a true bridge between cultures: European, American, and Mediterranean.
A dazzling career
With more than 150 films to her name, Claudia Cardinale worked with the greatest directors of her time: Visconti, Fellini, Leone, De Broca. In the 1960s, she rose to become one of the most striking female figures in world cinema.
- Rocco and His Brothers (1960, Luchino Visconti) revealed her talent and luminous presence alongside Alain Delon.
- Cartouche (1962, Philippe de Broca) gave her her first flamboyant leading role, opposite Jean-Paul Belmondo.
- The Leopard (1963, Visconti), winner of the Palme d’Or at Cannes, sealed her status as an icon with an unforgettable role of great intensity.
- Once Upon a Time in the West (1968, Sergio Leone) brought her to Hollywood: she played Jill, a courageous widow and the only female character at the heart of the western.
- The Legend of Frenchie King (Les Pétroleuses, 1971) paired her on screen with Brigitte Bardot in a now-legendary duel.
These films capture the scope of her career, moving effortlessly from historical epics to westerns, from auteur cinema to blockbuster productions.
An engaged actress
But Claudia Cardinale was more than just an actress. After settling in 2019 in her house in Nemours, known as “Le Picardeau,” she and her daughter Claudia Squitieri created an institution dedicated to contemporary art and young talent. Her foundation supported projects focused on environmental causes and women’s rights. Until the very end, she encouraged artists and creators, true to the generous spirit that always guided her.
A woman between cultures
Born in 1938 in La Goulette, Tunisia, Claudia Cardinale never turned her back on her roots. In 2022, she returned to her hometown to inaugurate a street bearing her name—a tribute from the other side of the Mediterranean. She often liked to recall that her career began in Tunis, blossomed in Italy, was consecrated in France, and was celebrated across the globe.
A star still shining
Her final screen project was a poetic short film, Un Cardinale Donna (2023). With touching modesty, she confessed: “I never thought I was beautiful. At the beginning, I didn’t think I was going to make films.”
Claudia Cardinale will nevertheless remain one of the greatest actresses of her time, symbol of a cinema that combined depth with spectacle. Between Europe and America, between the Mediterranean and Hollywood, she leaves behind the image of a free, talented, and generous woman.
Her last wish? That her memory be honored not with flowers, but with an act of solidarity.